La fin de la dépendance au pétrole, un levier fulgurant pour une hausse des marchés financiers européens.

La fin de la dépendance au pétrole est un enjeu majeur pour les investisseurs en actions sur les places financières européennes. Mais expliquons nous sur cette mécanique parfois difficile à saisir au premier abord.

Enfin une prise de conscience européenne

L’Europe a pris une décision historique en 2021 dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. Mettre fin à sa dépendance au pétrole d’ici 2050. Cette transition énergétique à marche forcée aura des répercussions profondes sur tous les aspects de la société européenne. Notamment l’économie. La politique monétaire de la BCE (Banque Centrale Européenne) sera l’un des domaines clés directement concernés. La bourse et les marchés actions du vieux continent en seront les premiers bénéficiaires.

De la dépendance au pétrole…

Actuellement, en ce début des années 20, l’Europe est beaucoup trop dépendante du pétrole importé. Cette situation la rend vulnérable aux fluctuations des prix du marché international. Elle subit donc une inflation importée et une perte de compétitivité de ses industries.

… en passant par la parité Euro/Dollar US…

Ces prix sont libellés en dollars américains, les fameux pétrodollars. Or, payer en USD influence directement la valeur de l’Euro face au Dollar, car un Euro faible face à l’Oncle Sam créerait une inflation encore plus importante. La solution est donc de maintenir nos taux d’intérêts au niveau des Etats-Unis pour un Euro fort face à une économie américaine flamboyante.

Aberrant de conserver les taux élevés en plein ralentissement économique? Oui, au premier abord. Mais le scénario serait encore plus catastrophique si on ne le faisait pas: la stagflation (une récession associée à une inflation élevée, le pire des cas macro-économiques).

… à l’impuissant de la Banque Centrale Européenne (BCE).

D’une part, l’Europe se trouve dans une situation économique difficile, marquée par une croissance faible. D’autre part, la BCE est limitée dans sa capacité à baisser les taux d’intérêt. Ce scénario interdit une nouvelle dynamique continentale. Nous sommes coincés.

La solution, une indépendance énergétique pour l’épanouissement économique européen.

La transition du vieux continent vers une économie décarbonée permettra la fin de la dépendance au pétrole. Alors, Bruxelles se libérera enfin de ces contraintes. En réduisant sa facture énergétique quantitativement, l’Europe sera moins exposée aux caprices des prix du pétrole (souvent instigués par les manœuvres habiles de puissances extérieures) et aux pressions sur le marché des changes.

Libérée du joug du combo pétrole – dollar américain, l’Europe forte de cette nouvelle autonomie pourra se lancer dans de nouvelles opportunités d’investissement industriel. Le premier des bénéficiaires sera naturellement le marché des actions européennes.

Conséquences économiques et opportunités d’investissement en Europe

Cette nouvelle indépendance énergétique aura donc des conséquences majeures (et positives) dans toutes les strates de l’économie européenne. Le nouveau pouvoir d’achat des ménages stimulera la consommation. Les entreprises auront plus de visibilité sur le coût de leurs investissements. Elles seront plus disposées à se lancer dans des projets à long terme. Doit-on expliquer ce que provoque une plus grande confiance dans le futur?

Mécaniquement, l’Europe sera plus compétitive sur la scène internationale avec des coûts de production moins dépendants du pétrole et de la parité EUR/USD.

N’allons pas plus loin qu’en France, où la transition énergétique a déjà été engagée il y a 50 ans vers le nucléaire. La facture énergétique plus faible qu’ailleurs en Europe a permis de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, de stimuler la croissance économique et justifier une politique sociale pour le moins “généreuse”. Ne nous y trompons pas, de nombreux investisseurs internationaux sont sur le marché boursier français pour ces raisons fondamentales. Depuis bien longtemps, et à raison.

Une politique monétaire plus autonome au bénéfice de la bourse.

En se libérant de la contrainte des prix du pétrole, la BCE disposera d’une plus grande marge de manœuvre pour mener sa politique monétaire. Elle pourra ainsi baisser les taux d’intérêt pour stimuler l’économie en cas de besoin, sans craindre de fragiliser l’euro. C’est actuellement sa grande difficulté.

Cette nouvelle autonomie permettra à la BCE de mieux gérer les risques économiques et de mettre en place une stratégie d’investissement plus pro-active, plus pro-business, plus pro-boursière…

La transition vers une économie décarbonée est donc un défi majeur pour l’Europe. MAJEUR!!! Mobiliser des investissements importants dans les énergies renouvelables et les technologies de l’efficacité énergétique est garant de notre liberté financière. Tel est le prix de notre liberté économique, notre liberté tout court.

Ainsi, la transition énergétique représente une opportunité unique pour l’Europe de construire une économie plus durable, plus prospère et plus autonome. En parvenant à se libérer de sa dépendance au pétrole, l’Europe pourra enfin mener une politique monétaire qui répond aux besoins de ses citoyens et de son économie. Ne doutez pas que cela provoquera par anticipation un levier fulgurant pour une hausse des marchés financiers européens.